Etant en train de faire un dossier sur les filières énergétiques (déplétion et réplétion), voici quelques infos directement utilisables pour la muscu (haltéro, force, BB) en termes de nécessité d'entraînement.
Pour illustrer ces infos, les photos issues d'une présentation au CEP par Cazorla et Leger qui ont effectué une synthèse des études jusque récemment. Je pars sur le 400m/800m pour l'équivalence BB et le 100m pour la force et l'haltérophilie.
Pour un effort où la filière lactique est dominante (400m, donc proche de l'effort du BB sur du 10-20 reps), nous voyons que le développement des 3 composantes est archi important. Il s'agit là d'un effort unique (une compétition). Lorsque l'on est sur de l'entrainement en multi-set, la filière énergétique aérobie prend plus de place puisque c'est elle qui permettra l'évacuation des ions H+ (acidité musculaire et sanguine), l'utilisation du lactate dans le muscle visé, mais également dans les autres muscles ne travaillant pas (d'où l'intérêt de l'échauffement général), dans le foie, le coeur, etc.
Durant l'effort, les 3 filières interviennent en même temps (comme tout le monde le sait), mais de manière différente: la filière Anaerobie alactique développera la même quantité d'effort quelque soit la charge (les réserves sont courtes). L'effort anaérobie lactique également (toujours la notion de réserve puisque fonctionnant uniquement avec elles à l'inverse de l'aérobie). Par contre, en fonction de la durée de l'effort (400m en 40" ou en 55"), la filière aérobie interviendra plus ou moins. Si répétition de l'effort (pour nous des séries multiples), cette filière interviendra de plus en plus au fur et à mesure du nombre de série.
Pour les BB travaillant sur le one-set, les choses sont assez simples: il 'suffit' de trouver les % de chaque filière et ainsi travailler dans ces proportions chacune d'elle.
Pour les BB travaillant en multi-set, c'est un peu plus chiant: on peut améliorer les vitesses de récupération de la PC et du glycogène (anaérobie alactique et lactique), permettant, avec une bonne condition physique, de modifier les % sur les dernières séries. Cela s'améliore en travaillant sur les plateaux de puissance de chacune de ces filières (charge maximale de l'effort, durée 3 à 5 secondes pour l'anaérobie alactique, durée de 20 à 45" pour la filière Anaérobie Lactique), en prenant les temps de récupération minimalistes (3-5' pour l'AA et variable de 2 à 10' pour l'AL en fonction du niveau, du volume de travail, etc.). En fil rouge, derrière, la filière aérobie semble devoir nécessité un développement de la puissance (pas capacité pour le BB) afin d'être à un rendement optimal pour ne pas freiner les autres développement.
Pour les efforts plus long (+20 reps classiques ou -20reps super slow), la nécessité de l'effort aérobie (puissance toujours) devient prépondérant, et la notion de capacité aérobie commencera à intervenir pour des multi-sets.
Du point de vue de la force, sur une série (ou un effort unique), la filière aérobie (O2) est archi minoritaire. Durant l'effort, elle fonctionnera sur les réserves propres de l'organisme (d'où la profonde inspiration avant un effort).
Néanmoins, nous voyons que contrairement à ce que l'on entend souvent, la filière Anaérobie lactique (Glycogène) est très importante en termes de % de participation de fourniture de l'énergie.
Cela amène à 2 réflexions:
1- durant les entraînements, la filière aérobie sera également très importante (refabrication du glycogène entre les séries).
2- Durant une compétition ou un éffort unique (one-set), la puissance lactique doit être très importante (élévation de la vitesse max de production de l'ATP) et l'échauffement devra amener cette filière à un niveau très haut (proche de sa puissance) pour ne pas manquer d'énergie (toutes les filières énergétiques débutent en même temps avec le démarrage de l'effort, par contre le temps nécessaire à l'atteinte du rendement optimal est totalement différent). D'où la notion de potentiation par post activation pour les efforts courts ou très courts. Au dessus d'un effort de 100m, peu détudes ont vérifiés l'intérêt de cette potentiation, mais beaucoup ont montré l'intérêt d'amener la filière lactique au niveau de sa puissance optimale.
Voici la courbe amendée par Cazorla et Leger (la courbe que l'ontrouve sur le net est la courbe de Hoswald 1978, de temps en temps bénéficiant des modifications de Poortmans, mais rarement).
voici la courbe initiale qui ne semble plus tip top