Des Problèmes À L'arrivée Du Blé ?

Article posté sur AM que je vous remets ici.

Titre volontairement provocateur, mais la suite ne l'est pas. Juste une pensée perso sur une version de l'histoire qui peut aussi être observée différemment. Voici une des versions possibles.
 
Dans quasiment tous les articles, livres et vidéos que j'ai vu (enfin quasiment est de trop), on nous présente une version tout à fait plausible de l'histoire de l'humanité du point de vue nutritionnelle. Mais comme toute version de l'histoire, il faut régulièrement la revisiter sous un autre angle pour voir si la version officielle est suffisamment solide pour être la bonne version (c'est la méthode adogmatique d'observer l'histoire, c'est-à-dire pas uniquement avec le prisme des vainqueurs).
 
La version actuelle est grossièrement la suivante : avant la création de l'agriculture et plus précisément la culture du blé, nous étions plus grands, plus résistants, nous vivions plus vieux qu'après cette création. Il a fallut ensuite des siècles et des siècles pour retrouver notre niveau antérieur (sauf pour l'aspect santé où là il aura fallut à la fois la création de ce que l'on appelle l'hygiène ainsi que la médecine ''moderne'').
 
Très schématiquement, le blé fut un poison qui provoqua des intolérances. Et la sédentarisation et la création de l'agriculture ont produit des animaux que l'on pouvait exploiter (lait notamment) qui apportèrent encore plus de poisons.
 
Notre longévité, notre santé en furent dégradées, au point de perdre des centimètres de taille.
 
L'histoire semble vraie, il y a apparemment eu cassure dans notre évolution (je n'ai pas les compétences pour remettre cela en cause et je n'en vois pas l'intérêt). Mais la cause est-elle aussi directe? Est-ce réellement uniquement notre alimentation (ou du moins fut-elle le facteur principal) que la cassure a eu lieu.
 

Citation :

Pour les créationnistes, désolé. Je pars du postulat que nous sommes le fruit de l'évolution et non d'une création ex-nihilo.
 
L'autre point de vue possible: justement l'évolution.
 
L'évolution est très souvent mal définie. La culture générale explique l'évolution comme la loi du plus fort. Je suis fort, je te tue, je survie.
 
Ceci est une des composantes de l'évolution, et paradoxalement l'une des moins importantes. Mais elle frappe les esprits, confirme l'intérêt des guerres, l'objectif de la vie de détruire l'autre, donc bingo, on a la définition de l'évolution...
 
En fait, une autre facette de l'évolution, reprenant le même principe de la loi du plus fort, n'est pas l'écrasement de l'autre, plus faible, mais sa disparition pure et simple.
 
Exemple: Les gazelles sont-elles rapides de nature pour fuir les lions? La réponse semble être non. En chassant, le prédateur attrape la première gazelle à sa disposition, la moins rapide, la plus faible. Au fil des millénaires, seules les plus rapides, les plus vigilantes survivent et transmettent leurs gènes. La race animale devient alors très rapide, très vigilante (et le prédateur s'adapte aussi soit en devenant plus intelligent dans sa manière de chasser seul, soit plus sociable pour créer des chasses en groupe).

 
Et ci cela était une cause probable de notre propre cassure au niveau du néolithique, lorsque l'agriculture est arrivée?
 
Imaginons ainsi les choses : Pour survivre, l'homme doit en permanence chasser, se déplacer, subir des jeunes, se défendre... Bref, seuls les hommes (et groupes) les plus forts s'en sortent. L'évolution (comme pour la gazelle) fait son oeuvre et on grandit, on est plus résistant aux bactéries, on a peu de chance d'avoir des caries (dure de survivre sans dents et les caries ont une forte dominante génétique), l'ostéoporose...
 
Et un jour, pourquoi, on n'en sait rien, on découvre que l'on peut cultiver certaines plantes et que cela permet d'avoir à moins chasser, à moins se déplacer pour suivre les saisons et donc les fruits et légumes correspondants. On a moins à subir les affronts de la vie. Même ceux qui sont un peu plus faible survive (oui on se casse la jambe, mais comme le groupe est là, sédentaire, pour assumer la culture, on survie). Petit à petit, les mauvais gènes se transmettent, plus besoin d'être le plus grand pour voir loin, plus besoin d'être le plus endurant pour survivre.
 
Moins d'endurance... moins de longévité et ainsi de suite.
 
Donc, le blé (originaire, je n'ai aucune opinion sur le blé moderne) est-il une des causes directes des problèmes actuels ou est-il un facteur externe favorable à une plus grande survivance des membres de l'espèce humaine de l'époque?
 
Donc, faut-il bannir définitivement (sauf maladie particulière) un aliment sous prétexte que l'on n'en mangeait pas avant? Faut-il suivre une diète ''pseudo-paléo'' sous prétexte que nous n'avons pu nous adapter à l'actuelle (la preuve, on a des caries, on a perdu de la résistance...)?
 
La parole est à vous 

Pour ma part je suis convaincu que l'alimentation moderne est en grande partie responsable des maux de notre société (grande distribution, OGM, puissance des lobbys, ...) et de ceux qui la composent (cancers, maladies en tout genre, précarité, ...).

A ta dernière question je répondrais donc: "oui, il faut bannir certains aliments mais pas uniquement parce que l'on en mangeait pas avant, mais bien parce que ceux-ci sont mauvais pour nous"!!

Très bonne approche seb !

Ayant pratiquer le Crossfit c'est vraie que j'ai beaucoup entendu parlé de la diète paléo ( je l'ai même suivie quelques temps )
Moi je pense qu'il y a un peu des 2.
Par contre c'est clair que par rapport à avant nos dépenses chaque jours ont énormément baissé ( les sédentaires ). On a plus besoin de faire un effort physique pour se nourrir .. & ca coupler à la mauvaise alimentation à former un cercle vicieux

@ Jerem: Pour répondre sur la diète paléo, je la trouve marrante. Nos besoins ont changé comme tu le dis, les aliments de l'époque n'existent plus, le climat n'a aucun rapport, nous avons de quoi nous en protéger en plus (vêtement, chauffage/clim...) et c'est la mode^^

Quand ils comprendront que ce n'est pas la diet paléo qui les transforment, mais simplement le fait de faire attention à l'alimentation (notamment les sources brutes et non plus transformées), ils feront un grand pas vers la lumière.

@Ludo: Je différencie l'actualité et le raisonnement des grands penseurs censeurs du moment. Un produit peut-être mauvais (empoisonnement pesticide, blé moderne...) mais ce n'est pas de l'évolution, juste un phénomène ponctuel. Ce qui me gène est que l'on décrit nos besoins actuels en prenant pour exemple l'arrivée de l'agriculture et en disant dogmatiquement ''c'est l'agriculture qui est directement responsable de ...''. Alors qu'il n'y a rien de prouvé (cf ma petite démonstration). L'agriculture a amené un changement environnemental et l'évolution a fait son oeuvre. Pour moi, il n'y a pas eu empoisonnement par l'agriculture, un simple élargissement des transmission de gènes (si les gènes les plus faibles résistent, c'est qu'il y a eu progression dans les conditions environnementales favorables). Après on peut aimer ou non le chemin suivi, mais là c'est subjectif.

J'irai même complètement à l'inverse de la pensée unique actuelle. Si l'agriculture avait été la cause directe de nos maladies, de notre baisse de longévité, de notre perte de taille... nous ne serions certainement plus là pour discuter ou alors l'agriculture aurait disparu car seuls les humains non agricole aurait survécu.

Et là où l'on voit que ce qui se passe actuellement n'est pas une modification évolutionniste, mais un simple épiphénomène (les mauvais aliments modernes), c'est que à l'inverse de 100% des espèces, nous continuons à croître (taille, poids, durée de vie...) alors qu'à l'inverse nous devenons physiologiquement adulte de plus en plus tôt (problèmes hormonaux). L'évolution nous montre que la logique devrait être l'inverse: à chaque fois qu'une espèce devient plus résistante (longévité notamment), les individus retardent leurs âges de maturité. C'est pour cela que je ne mélange pas ce qui se passe actuellement (nous n'avons pas quelques siècles/millénaires de recul) et ce qu'il s'est passé. Et les gourous qui le font, ils me font peur!!!