Partie 7: Bilan sur la force avant l'arrivée du STCvoilà, ce petit texte pour récapituler tout ce qui me semble
intéressant pour la force (il ne s'agit pas de proposer des plans
d'entrainement). Ceci permettra d'avoir des bases de réflexions plus
proche de l'entraînement à la prochaine partie. Cette partie permet une
petite concentration de ce qui a précédé, servant ainsi de liant à ce
qui suivra.
La première chose à savoir, c'est que la force du muscle est fonction de 3 choses (force type 1RM):
1- son anatomie interne (grosseur et longueur du corps charnu)
2- l'anatomie articulaire (lieu d'attache du tendon, longueur de l'os où il a une action).
3- la méthode de contraction (tout les petits détails type coordination, souplesse, proportions des composites...)
Sur l'anatomie de l'articulation, rien à faire. C'est comme ça et point barre, on en parle plus.
Sur l'anatomie interne, on y peut un peu quelque chose:
Sa grosseur est améliorable avec l'entrainement (hypertrophie). on y reviendra plus loin.
Sa longueur charnue est modestement améliorable: la longueur du
tendon est fixe (il ne s'allonge pas sauf problème de santé (type
vieillesse, désolé les vieux). Par contre, avec le travail de la
souplesse, on peut provoquer l'hyperplasie longitudinale (augmentation
du nombre de sarcomères sur les myofibrilles). Ce phénomène n'est pas
vraiment quantifiable ni gérable. On sait que les gros étirements après
un travail concentrique et/ou isométrique intense favorise cela, mais
non gérable (on ne sait pas pourquoi à tel moment ça marche et à tel
autre non) ni quantifiable (on ne peut pas gérer le nombre de
sarcomères, ni la fréquence de l'augmentation). Mais bon, c'est un point
possible, donc on en parle.
De même, l'assouplissement augmente la longueur du muscle (le muscle
au repos est plus long, mais c'est pour la longueur totale: corps
charnu + tendon, donc pas intéressant pour la longueur de la viande).
Ainsi, ces 2 aspects sont soit impossibles (pour l'un), soit limités
en termes de progression. Il faudra donc penser à cela dans
l'entrainement (gros assouplissement), mais ne pas se focaliser dessus,
les progrès seront trop ridicules pour permettre une progression
significative.
Edit: je n'ai pas dit qu'il faut faire le moins d'étirements possiblesMaintenant, passons au point 3: les petits détails qui tuent.
Edit: Remise de la phrase en françaisLe système nerveux, pour contracter les muscles et donc obtenir une
réaction à un stimulus, enverra des décharges électriques aux muscles,
via les nerfs. Ces décharges provoquent des différences de potentiels
(au niveau des synapses, entre l'extérieur et l'intérieur de la fibre
musculaire).
Voyons ces déchargesOn sait que l'intensité (la force du courant, ou encore la tension
en mV) est fixe pour un même stimulus (par ex, au curl, 10k provoquera
toujours la même décharge de 10mv, chiffres bidons, juste pour
l'exemple).
Comment améliorer cet aspect. En réfléchissant un peu, on pense à la
vitesse de l'influx nerveux, à l'envoi de décharges rapprochées, à
l'envoi plus rapide de l'influx nerveux (pas en termes de vitesse, mais
en termes de moment d'envoi: par ex, on peut envoyer l'influx au moment
où la barre commence à monter, donc il y a un délai, ou alors juste
avant, réduisant le délai, nécessitant une anticipation du travail).
- Pour la vitesse, on peut y jouer avec la nourriture (amélioration
de l'équilibre chimique et acide du corps, améliorant la qualité des
gaines de myéline (peau de protection des nerfs, nécessaire, mais
réduisant la vitesse du courant). On peut aussi la faire varier avec
l'échauffement (la vitesse de l'influx nerveux augmente avec la chaleur
corporelle en modifiant les propriétés d'isolation de la myéline, la
rendant plus souple, moins isolante).
Voilà pour les paramètres gérables. il y en a d'autres, mais non
gérables (phénomènes de survies qui n'ont rien à voir avec
l'entraînement mais plutôt avec les réflexes de peur, de stress...).
- Le rapprochement des décharges électrique (l'augmentation de la
fréquence) est gérable sans l'être. Elle est fixe pour un stimulus
précis, mais elle s'adapte à la vitesse du mouvement, à sa difficulté.
Cela apporte quoi? Le muscle, au moment de la contraction, va faire en
sorte que les têtes de myosines s'accrochent à des sites d'actine et
ensuite elles basculeront, provocant un glissement (raccourcissement)
des filaments. Cet état de basculement est très rapide et ponctuel.
Quasiment immédiatement, elles se décrocheront et retrouveront leurs
configurations d'origine, provoquant le retour à la taille normale du
sarcomère. Pour une charge x, et Y fibres, les Y fibres se contracteront
de la même manière (complètement). Seulement, cela peut suffire ou non.
Si cela suffit, l'impulsion suivante est suffisamment éloignée pour que
toutes les têtes de myosines reprennent leurs positions d'origine et
donc retour à la longueur initiale. Mais si la contraction doit être
maintenue (isométrique) ou augmentée (mouvement concentrique) ou n'est
pas suffisante (excentrique), le prochain influx nerveux arrive plus en
amont,pour que toutes les têtes de myosines ne soient pas décrochées. En
fonction du type de mouvement (concentrique, excentrique, isométrique),
la durée entre les 2 influx (donc contractions) est plus ou moins
courte.
Si le mouvement est concentrique, l'influx est très proche, les
têtes de myosines ne sont pas ou peu décrochées, une nouvelle
contraction permettra un nouveau raccourcissement - chaque
raccourcissement baisse la longueur de 1%- en raccourcissant le muscle,
les filaments d'actine et de myosines sont plus en concordances (l'un en
face de l'autre), donc plus de têtes de myosine peuvent s'accrocher à
l'actine, et donc un potentiel de force plus important, c'est pour cela
que l'on a l'impression de moins forcer lorsque l'on arrive en fin de
mouvement, indépendamment du fait de l'apesanteur sur l'haltère). Bien
sur, la biomécanique (leviers articulaires) jouent aussi sur cette
sensation.
Si le mouvement est isométrique, le temps de latence entre 2 influx
nerveux est plus long, il y aura donc plus de têtes de myosines de
décrochées, donc le peu qu'il reste n'aura pas la force matérielle de
provoquer un raccourcissement supplémentaire de la fibre, mais suffisant
pour maintenir la position.
Si le mouvement est excentrique, le temps de latence est encore plus
grand: les têtes de myosines n'ont pas toutes le temps de décrocher, le
peu qui reste n'est pas suffisamment important pour maintenir le
raccourcissement,donc allongement. La contraction arrivant après
intervient donc après l'allongement, donc le raccourcissement ne
représente qu'une limitation de l'allongement. Et plus on allonge, moins
il y a de têtes de myosines pouvant entre en contact avec l'actine
(plus de concordance géographique), donc moins de possibilités de
contre-carrer l'allongement, donc plus de difficulté (c'est le phénomène
inverse du concentrique en terme de difficulté). Par contre, le muscle
arrivant à l'étirement important, arrive à la limite d'étirement de la
peau (aponévrose), des tendons. Et ce sont eux qui bloqueront ou
limiteront (selon la charge) la descente de la barre.
C'est pour cela que la fréquence est modulable (pour nous) par la
vitesse de la charge. Plus on va lentement, plus on a besoin de recréer
une contraction (que l'on appelle secousse) rapidement pour ne pas avoir
un rallongement de la fibre, provocant un allongement trop rapide (en
excentrique) ou une perte du raccourcissement (en concentrique).
Maintenant, voyons l'accélération de l'envoi de l'influx. Comment
avancer le moment où l'influx nerveux sera envoyé? Tout simplement par 2
méthodes: l'anticipation et l'apprentissage. En anticipant le mouvement
(pré-contraction), on permet au muscle d'être prêt plus rapidement à la
contraction et l'on informe le cerveau que le mouvement nécessite un
effort rapide (c'est un peu comme la triche au départ du 100m). L'autre
méthode est l'apprentissage. On apprend au cerveau d'autres stimuli
donnant comme réponse un influx. Ainsi, dès qu'il verra le stimulus
spécifique, il enverra l'influx, avant même que vous ne le décidiez
(réflexe appris). Cela ne vient qu'avec la répétition des mouvements,
conditionnant le cerveau à faire ce que l'on veut (voir le chien de
Pavlov).
Voilà pour l'aspect transmission de l'influx nerveux via les nerfs.
Une fois l'influx arrivé aux synapses, il va y avoir une polarité
qui se créait de part et d'autre de la synapse de chaque unité motrice
(pour schématiser de part et d'autre de la membrane de la cellule).
Si l'arrivée des électrons se fait en nombre insuffisant (pas assez
d'intensité électrique), il n'y aura pas de changement de polarité à
l'intérieur de la cellule (on ne passera pas d'une polarité positive à
négative). Rien ne se passe.
Si le nombre d'électrons est tel que la polarité de chaque côté de la cellule s'égalise, toujours rien.
Par contre, si le nombre d'électrons est important (pas de notion de
grandeur d'importance, il faut juste que les - soient plus importants
que les +, c'est tout), l'intérieur de la cellule deviendra
électriquement négative (je passe le pourquoi du comment).
Comment améliorer cet état de fait?
Impossible. On appelle cela l'étanchéité de la membrane musculaire à
l'influx nerveux. Chaque fibre musculaire (enfin chaque fibre d'une
même unité motrice) possède une polarité personnelle interne. Il lui
faudra toujours un minimum de dépolarisation pour permettre une
contraction.
Par contre, une mauvaise diététique peut limiter le nombre
d'électron (-) entrant dans la cellule et donc faire comme si la
dépolarisation n'est pas suffisante (manque de graisses, de choline, de
potassium et de magnésium et d'acide nicotinique qui est une vitamine
type B)
Bon, on est au niveau où la fibre se dépolarise (elle devient
électriquement négative). Le muscle se défend. Il a besoin d'un état
positif pour survivre (on parle électrique, pas acidité là, n'est-ce
pas?). Que fait-il? Il libère ses réserves de calcium (électriquement
positif), rétablissant l'équilibre entre les + et les -. Les - restant
très peu de temps dans la cellule, le calcium retourne très rapidement
dans la réserve à calcium.
Que c'est-il passé pendant ce temps?
Le calcium, en étant libéré, est attiré (comme un aimant) par la
tête de myosine. Un certain nombre de réactions chimiques se font, la
tête de myosine se colle à l'actine, elle pivote et hop,
raccourcissement du sarcomère.
Le calcium repart dans sa cachette: la tête de myosine n'est plus
électriquement capable de rester coller à l'actine (collage
électromagnétique), elle se décolle, fin du raccourcissement et retour à
l'état d'origine niveau longueur.
Comment améliorer cela? Impossible. On peut juste essayer d'éviter
de manquer de calcium pour pouvoir faire la contraction (idem pour le
sodium qui permet le passage des ions négatifs du nerf à la cellule).
Par contre, on a abordé un point important. Le retour des ions -
vers l'extérieur. Physiologiquement, tant que les ions - sont dans la
cellule, impossible d'en envoyer d'autres dedans (par ex pour mieux
maintenir la contraction). C'est le temps de latence qui limite la
fréquence des influx nerveux à 150hz, sauf situation de danger. Mais là,
cet aspect existe: l'afflux d'ions - est tellement important que cela
provoque l'effet d'une foule sur une muraille, elle s'écroule).
En fait, une nouvelle entrée d'ions - pourra intervenir dès que les
ions - à l'intérieur commencerons à sortir (les portes sont ouvertes).
Il ne faudra pas que cela intervienne trop vite (sinon le calcium
sera encore dehors et la dépolarisation sera nulle), mais pas trop tard,
sinon les têtes de myosines auront décroché.
Là non plus on n'intervient pas.
Maintenant, plaçons nous au niveau de l'unité motrice (c'est-à-dire d'un ensemble de fibres).
Nous savons que pour une même unité motrice, toutes les fibres
possèdent la même propriété électrique (intensité minimale d'influx
nerveux nécessaire pour la dépolarisation). En fait, elles sont
identiques en termes de contractions (type I avec type I, type II avec
type II, etc).
Lorsque l'influx arrive, toutes les fibres de cette UMs se
contractent en même temps (plus ou moins, il faut le temps à l'influx
d'arriver à toutes les fibres de l'UM et elles sont dispersées dans le
muscle, donc à des distances différentes).
Elles se contractent toutes de la même manière (elles ont les mêmes
caractéristiques physiologiques, anatomiques...), mais elles ne sont pas
les seules.
En effet, toutes les UMs motrices entrant en jeu (c'est-à-dire dont
l'intensité nécessaire à la dépolarisation est inférieure à l'intensité
de l'influx nerveux en jeu) aussi.
Seulement, chaque unité motrice possède ses propres
caractéristiques. Cela va de la grosseur du nerf (axone), à l'épaisseur
de la membrane (enfin de la synapse, mais je schématise), de la qualité
et de l'épaisseur de la gaine de myoline (qui ne favorise pas
l'avancement du courant), de la quantité de réserve du calcium, de
l'énergie (ATP), etc etc etc.
Cela provoque des différences dans le temps (en termes de rapidité, de durée, de temps de latence de la contraction).
Ainsi, la contraction n'est pas top top. C'est à dire qu'elle sera
certainement suffisante pour le mouvement à faire, mais elle nous
limitera dans la progression des charges, induisant une mauvaise
exécution (type montée par pallier, contraction non homogène, donc
mauvaises sensations donc appréhension...)
Que faire?
il existe différentes possibilités:
1- on augmente la vitesse d'exécution (avec la même charge, ou ultra
rapide type pliométrique), créant une prédépolarisation (on apporte des
ions avant la contraction, devant la membrane), créant avec le vrai
influx nerveux, une dépolarisation plus précoce pour les fibres ayant
des qualités nerveuses médiocres (type myoline de merde, grosse
membrane, longueur d'axione très importante...)
2- on répète le mouvement des milliers de fois afin que ce même
phénomène arrive, mais à très long termes (par contre de manière
beaucoup plus profitable, car moins de déconditionnement, moins
ponctuel)
3- on fait un exercice similaire (pour le muscle), mais beaucoup
plus compliqué techniquement, imposant au muscle une adaptation nerveuse
comme si dessus. Ensuite en revenant au mouvement initial, hop la
contraction est parfaite, pas de perte d'énergie pour rien en attendant
que toutes les fibres soient contractées.
CELA S'APPELLE LA COORDINATION INTRAMUSCULAIRE.
Maintenant, aucun exo aussi simple soit-il, n'utilise qu'un seul
muscle. Que se passe-t-il avec les autres muscles agonistes (qui
participent à la contraction)?
Les phénomènes sont exactement les mêmes, mais amplifiés de manière
incroyable (par rapport à la coordination intramusculaire). Idem pour le
principe de progression, c'est à dire que pour forcer la coordination,
il faudra augmenter la vitesse de manière beaucoup plus importante, donc
réduire la charge de travail (en principe on commence à moins de 40-50%
du 1RM).
Il faudra prendre un exercice difficile utilisant plus de muscles,
permettant une adaptation en premier lieu des muscles proches pour
atteindre par la suite les muscles éloignés, favorisant un apprentissage
et un maintien de l'apprentissage des muscles proches de manière plus
durable.
Une répétition de l'exercice est plus intéressante si nous la
faisons de manière beaucoup plus décortiquée (on apprend des parties de
mouvements pour ensuite remettre le tout en place).
Maintenant plaçons nous du point de vue des muscles antagonistes (qui s'opposent au mouvement).
Un muscle, même au repos, possède une tension minimale (tonus de base, permettant de ne pas être des légumes).
Cette tension permet le maintien de la posture, des angles des articulations au repos ou dans une position voulue.
Cette tension est aidée et en même temps contrariée par la raideur du muscle (=capacité à s'opposer à l'allongement).
Elle est aidée parce que jusqu'à la longueur de repos, des micro-contractions du muscle font qu'il garde une longueur fixe.
Elle est contrariée, car si la position de repos qu'on lui donne
provoque un allongement du muscle, la tension ou raideur (tendon,
ligament, peau du muscle, élément de protéines à l'intérieur du muscle
travaillant dans le retour à la position d'origine après le
raccourcissement) va tenter de ramener le muscle à une longueur plus
courte. Nous allons être obligé (involontaire) de contracter un peu plus
fort le muscle antagoniste pour conservé cette position (de manière à
ce que la force de l'antagoniste soit égale à la force dégagée par la
raideur du 1er muscle).
Et plus le 1er muscle sera étiré, plus le muscle antagoniste devra
produire des efforts (c'est comme un gros élastique: plus on l'étire et
plus on doit fournir d'effort pour l'étirer encore plus, du fait de la
raideur même de l'élastique).
Maintenant, pour revenir à notre mouvement de force: en contractant
le muscle, vous étirez le muscle opposé (par ex au curl, vous étirez le
triceps).
Plus vous arriverez en position finale, plus l'antagoniste va
s'opposer au mouvement, plus vous devrez fournir un effort important
pour y pallier. Bien sur, cela est néfaste à la production de force
(démonstrative). En effet, pour un même poids, on devra fournir plus de
force, donc on aura un record moindre.
Comment y pallier?
Il suffit de réduire la tonicité du muscle antagoniste, en réduisant sa raideur.
Pour cela, 2 solutions:
1- le muscle ne participe à aucun mouvement de la séance ou de la
compétition. Vous l'étirez un maximum avant le mouvement. Vous obtenez
une élasticité moindre, donc moins d'opposition au mouvement.
2- le muscle participe un peu au mouvement ou à la compétition. Vous
ne pouvez pas l'étirer, sinon il perd de la raideur donc de la force.
Là, une solution évidente: la souplesse. Vous travaillez régulièrement
la souplesse en fin de séance. Vous augmentez ainsi la longueur que peu
atteindre le muscle avant de s'opposer à l'étirement. Tout simple, mais
il faut le travailler.
Maintenant, plaçons nous au niveau du groupe antagonistes/agonistes lors du mouvement.
En regardant la partie sur les réflexes musculaires:
Vous comprenez que le fait de contracter un muscle provoque des
parasites à l'avancement de la charge, donc réduit les capacités de
force.
Que faire contre cela?
Tout d'abord avec la souplesse (mêmes phénomènes que précédemment).
Ensuite, en travaillant la coordination intra et axtra musculaire.
Puis, en travaillant le coté excentrique (augmentation du phénomène
de contention du collagène, augmentant la capacité de force lors que
l'étirement et augmentant la force dans la position défavorable du
muscle=amplitude complète), en travaillant de manière lente (ne pas
favoriser les réflexes myotatiques, pour augmenter vraiment la force,
qui pourra à vitesse normale s'adapter). En travaillant la vitesse de
contraction (voir plus haut, mais aussi avec la pliométrie qui apprend à
contracter de manière totale et immédiate le muscle)...
Maintenant, les petits plus qui sont largement discutés sur le
forums et dont je n'ai pas envie de m'étendre dessus pour cette raison:
1- le travail en amplitude partielle:
On limite le sur-étirement du muscle agoniste, permettant de
renforcer toutes la longueur de la fibre (niveau myosine), permettant
d'être plus fort en position défavorable
2- Le travail de résistance énergétique (des parties de cycles avec moins de charges mais des séries plus longues). Il permet :
- un remplissage des substrats énergétiques nécessaire à la
contraction, que l'on perd petit à petit en travaillant exclusivement
lourd. On renforce les substrats énergétiques au niveau des nerfs pour
les mêmes raisons.
- un retour au travail technique, favorable à la coordination que
l'on permet progressivement avec un travail exclusivement long.
- un repos psychologique, permettant l'aération et le retour à
l'adaptation au niveau cérébral (un même stimulus provoque des réactions
de moins en moins importantes au fur et à mesure de la répétition).
- un turn over plus important au niveau des protéines cellulaires du
muscle, permettant de dégager les protéines pas totalement abimées,
donc non remplacées, mais limite pour la force (risques de blessure).
- un soulagement des articulations (écrasement progressif de la capsule articulaire, limitant la fluidité du mouvement).
- une tonification des tendons et ligaments, limitant les risques de ruptures
...
3- Le travail mental:
Travaillez lourd en état de stress limite les performances, car cela
créait des micro contractions involontaires au niveau du tonus de base,
limitant le relâchement et donc la coordination agoniste/antagoniste
(sans parler de la perte énergétique inutile). Il faut donc apprendre la
concentration (le vidage de cerveau)
4- La visualisation de l'exercice:
Élément crucial du sport de haut niveau.
C'est le même principe que lorsque vous arrivez à la salle sans
savoir ce que vous devez faire, ni comment. Vous tournez en rond,
perdant de l'énergie pour rien, et surtout en vous créant un stress
mental (ce n'est pas non plus l'affolement). En visualisation l'exercice
avant, cela vous permet d'informer votre cerveau de ce qu'il doit faire
exactement, dans les moindres détails (on visualise le mouvement jusque
dans les tendons, les myofilaments...). Cela permet au cerveau (SNC) de
mettre de côté tout ce qui est inutile (donc nuisible au mouvement), de
secréter préalablement les hormones nécessaires (ne rigolez pas, de
nombreuses études ont mis en évidence une sécrétion de cortisone avant
les combats de boxe, préparant le boxeur à ne pas avoir mal. Idem pour
les demi-fondus et l'endorphine)
5- la survitesse:
Comme méthode d'augmentation de la difficulté de l'exercice (pour la
coordination), il y a la survitesse. En prenant un poids très léger
(-40%) et en faisant les reps très rapidement (le plus vite possible),
On s'aperçoit que l'on arrive à une augmentation de la technique; le
relâchement avec des poids lourds augmentent aussi.
6- L'excentrique:
L'excentrique favorise l'augmentation de la contention, donc
l'augmentation de la force musculaire en position étirée (bas du DC par
ex). De même, elle favorise l'augmentation de force de pivotement des
têtes de myosines (les têtes situées aux extrémités de la myosine, c'est
à dire celles qui peuvent s'opposer à l'allongement le plus longtemps).
Ceci n'est pas énorme, mais contention + tête de myosine donne une plus
grande facilité d'exécution dans la position extrême (là où on rate le
mouvement le plus souvent).
7- Le stato-dynamique:
Cela consiste à prendre une charge réduite (en principe on commence à
60% du maxi), on se place dans la position voulue (on commence à 1/2
parcours, on adapte par la suite aux besoins). On la tient 6" (le temps
nécessaire pour que la fréquence de l'influx nerveux atteigne son maxi
avec la charge et la position) et on explose vers le haut (concentrique)
très rapidement. Cela permet, pour la charge, d'atteindre une fréquence
importante et non fluctuante (contrairement au travail concentrique ou
excentrique, où la fréquence fluctue en fonction du nombre de têtes de
myosines travaillant), d'avoir tous les muscles nécessaires au mouvement
contractés en même temps et d'un coup, d'augmenter la fréquence de
manière à avoir un mouvement. Plus on augmentera la fréquence, plus le
mouvement sera rapide. Cela permet, lors du changement de direction
(transition excentrique/concentrique), d'apprendre à augmenter la
fréquence le plus vite possible et le plus haut possible pour ne pas
avoir à exploser durant la transition.
8- lâcher-pousser:
Avec le même objectif, mais avec de très fortes charges, on prend la
charge, on la monte et on fait la phase excentrique de la manière la
plus invisible possible (on lâche la charge, quasiment) et on donne le
maximum de force d'un seul coup en cours de chute, en changeant le
moment (dans le sens moment mécanique et non moment temporel) de
l'impulsion musculaire. Cela permet d'apprendre au muscle à s'adapter à
une chute de forme physique au cours de la compétition (ou du test),
d'avoir un exercice pliométrique où l'on peut varier les moment (angles)
d'impulsion et surtout, on en revient aux bénéfices du stato-dynamique.
9- le statique (isométrique dynamique):
Nous y reviendrons dans la prochaine partie
10- boire suffisamment une eau minéralisée:
C'est tout bête, mais le manque d'eau et de minéraux dans le corps
réduit la vitesse et la qualité de l'influx nerveux (perte d'ions - en
cours de route).
voilà en gros les qualités nécessaires au développement de la force
et les méthodes (pas les recettes, je vous laisse le soin de vous les
faire) permettant de travailler chaque qualité.
Maintenant, il est impossible de développer chaque qualité de
manière uniforme (il nous faudrait plus de 24h dans la journée entre la
récup et l'entrainement, sans parler du boulot pour vivre).
Mais l'intérêt de chacune de ces qualités, c'est qu'elle permet de
passer un pallier, donc de pouvoir progresser par la suite dans une
autre qualité, qui permettra, après perte de la première qualité, de la
retrouver et de dépasser le niveau d'avant la perte, et ainsi de suite.
Tout ceci est utilisable sans parler de l'hypertrophie. Comme quoi,
avant de penser hypertrophie pour progresser en force, il y a du boulot.
Maintenant, l'hypertrophie
L'objectif n'est pas d'expliquer comment hypertrophier le muscle,
mais de voir comment elle aide à augmenter la force sans prendre de
poids.
La manière la plus simple de prendre de la force, c'est d'apprendre à
utiliser toutes les fibres, de manière synchrone et d'augmenter la
section du muscle (le diamètre de chaque fibre musculaire).
Pour cela, rien de plus simple, on répète des milliers de fois le
même mouvement (synchronisation) avec une charge suffisante pour
hypertrophier (adaptation du muscle).
Le problème, c'est que l'hypertrophie c'est bien beau, mais tout le
monde ne peut/veut pas grossir beaucoup (problèmes de catégories de
poids, standing au boulot, esthétisme...chacun ses raisons). Comment
faire?
Lors des phases où l'on travaille très lourd ou très vite, on n'a
pas d'adaptation spécifique du muscle à l'hypertrophie (le muscle
s'adapte toujours de manière spécifique à un travail, pour ne pas avoir a
être surpris par la suite par le même travail. Il commence par
surcompenser - hypertrophie - au cas où on serait assez bête pour le
prendre pour un idiot, et si on ne prend pas plus lourd, il s'atrophie
jusqu'à ce que la taille coïncide avec une gestion de la charge sans
dommage -le muscle est un gros fainéant).
Vous avez un certain niveau (pour les débutants, ce post n'a pas
trop d'intérêt, vous progresserez énormément en force sans vous prendre
la tête). Vous bossez lourd, rapide, tout ce qu'il faut pour avoir des
résultats.
Seulement, vous ne bossez pas dans le domaine de l'hypertrophie. Le
muscle n'a pas besoin de s'adapter en taille puisque vous ne le
détruisez pas en profondeur et surtout parce que vous êtes en phase de
progrès dans les qualités autres que la taille du muscle.
Si pas d'adaptation, il y a atrophie (cela n'implique pas une perte
de poids, on peut garder le même poids, en balançant avec les
proportions muscle/gras/nutriment/eau/électrolytes...).
Vous progressez donc en coordination, mental, etc. tout ce qu'il
faut et boum, le pallier. Les progressions sont toutes petites et au
prix d'efforts monumentaux).
Vous avez perdu du poids musculaire durant cette phase de prise de force, puisque atrophie.
Il vous faut reprendre ce poids (ou plus pour ceux qui le veulent, chacun son objectif).
Vous repartez en travail de masse (moins lourd, plus long..). Les
muscles reprennent leurs tailles "normales" ou plus si vous le voulez.
Or, avant ce cycle masse, vous avez développer des qualités importantes.
Donc, avec le même poids maigre, vous poussez plus lourd.
Mais, pendant cette nouvelle prise de masse, la composition du
muscle a changée (peut-être moins d'aponévrose ou plus, plus de desmine,
moins de souplesse, ou plus...) cela implique qu'il faudra tout
reprendre à zéro pour les qualités propres. Et hop on repart.
On progresse dans les qualités, le muscle est gros; ça roule, on augmente les charges.
Mais pendant ce temps là, le phénomène d'atrophie recommence (je
vous rassure, c'est lent et insidieux) et au bout d'un moment, plus de
progrès malgré une énorme qualité de synchro, de coordination, de
relâchement, etc.
On recommence en masse
Et ainsi de suite.
Bien évidemment, ceci n'est pas illimité, loin de là, mais avant
d'atteindre une quelconque limite, à mon sens, on a atteint un âge ne
nous permettant plus des progrès, sauf énorme génétique qui donnerait
des progrès fulgurants permettant d'atteindre une quelconque limite
précocement.