Le Bilan musculaire

Comme vous l'avez compris, en ce moment je travaille sur le testing musculaire.

Mais, le Bilan musculaire, Kesako?

On le retrouve également sous le terme testing musculaire.

Il s'agit d'une évaluation manuelle (et en aucun cas d'un diagnostic). Elle vise à évaluer les problèmes de tensions musculaires, de forces entre 2 éléments (droite/gauche,avant/arrière, agoniste/antagoniste, etc.).

Cette méthode est basée sur l'utilisation de tests dynamiques et passifs pour chaque muscle ou groupe musculaire, en se basant sur la comparaison.

Ainsi, à l'inverse du corps médical qui diagnostique (et corrige) des anomalies posturales (normalisation ostéopathique, reconstruction musculaire ou tendineuse, remobilisation d'un membre immobilisé), le bilan musculaire vise à découvrir les déséquilibres musculaires provocant des postures anormales et des transmissions de forces déséquilibrées.

Initialement, le testing musculaire est pratiqué par le préparateur physique (ou l'éducateur en salle de remise en forme) pour faire un bilan du travail du kinésithérapeute après une rééducation. Il permet ainsi, avec le feu vert de ce dernier, de remédier à uneatrophie musculaire, une perte de souplesse, etc.

De nos jours, en complément (ou en prévention) du travail des ostéopathes, des chiropracticiens et des kinésithérapeutes, le bilan musculaire est utilisé à différents moments:

1. En bilan pré-remise en forme: après la rééducation (de nos jours très courte pour soulager la sécurité sociale), on effectue un bilan des groupes musculaires lésés ainsi que des muscles synergiques et antagonistes pour remettre encondition physique le tout.
   
2. En prévention, afin d'équilibrer les masses musculaires et les forces de tensions (prévention des anomalies que l'ostéopathe devra normaliser).
   
3. En optimisation, afin d'effectuer les réglages pouvant améliorer les performances sportives mais également réduire les risques de blessures liées à la pratique du sport.

Comme nous le voyons, la préparation physique (et l'entraînement) n'apparaissent pas. Il ne s'agit pas d'une mise en condition, d'un bilan permettant l'élaboration d'un programme d'entraînement. Ce dernier incorporera les besoins issus du Testing, mais il ne faut pas confondre les deux. Le programme d'entraînement (ou de préparation physique) visera à mettre en place une progression des performances de manière optimale (amélioration des qualités physiques nécessaires à un sport). Le Bilan musculaire complètera cette programmation dans le but de la rendre efficiente, d'en réduire les risques de blessures dus à la répétition d'un geste ou à son exécution maximale/erronée.

Avant d'observer chacune de ces utilisations du bilan musculaire, voyons sommairement comment cela se passe.

Le bilan musculaire est une manipulation manuelle. Elle se fera avec les sensations et observations du manipulateur, dumanipulé et aussi grâce aux instruments de mesures courants (règle, compas, mètre à ruban, etc.). Il ne peut donc pas se faire à distance.

Pour comprendre comment se passe le bilan musculaire, prenons 3 exemples différents: Le retour suite à une entorse de la cheville ayant nécessité une immobilisation, la gêne que beaucoup suppose pubalgique (fausse pubalgie) et l'hyperlordose gênante de la zone lombaire.

Le Retour suite à une entorse de la cheville ayant nécessité une immobilisation

Après une entorse avec immobilisation, nous bénéficions généralement de quelques séances de kinésithérapie où le praticien recherchera à faire retrouver un tonus musculaire (moteur ou proprioceptif) et une souplesse articulaire (remobilisation). Lorsque les séances s'arrêtent (6, 10 ou 12 généralement), nous sommes capable de marcher, fléchir la cheville voir de courir (à différentes vitesses).

Malheureusement, le temps de rééducation ne permettra pas de faire récupérer la masse des mollets (le temps fera son effet), la proprioception et la mobilité articulaire seront souvent fonctionnelles mais pas optimales (le temps, encore une fois devra faire son travail). Ceci n'est pas dû à une quelconque incompétence, mais plutôt pour des raisons économiques de la part de la sécurité sociale.

Pour le sportif, ceci est très pénalisant: les premiers entraînements (souvent les premières semaines) serviront à récupérer ce qu'il manque à la cheville et à ses muscles, limitant la possibilité de retrouver le niveau physique nécessaire à la reprise de son cycle d'entraînement.

Pour le non sportif ET lesportif, ce déséquilibre droite/gauche va engendrer une légère adaptation de l'ensemble du système neuromusculaire (légère boiterie souvent imperceptible, utilisation plus forte des ischios pour fléchir le genou et non une synergie jumeaux/ischios). Cette adaptation pourra engendrer une raideur plus forte sur un ischio par rapport à l'autre et donc mettre une tension plus forte sur lebassin d'un côté plutôt que de l'autre. Au final, nous pouvons nous retrouver avec soit un bassin légèrement décalé, une fatigue anormale sur un tendon du droit antérieur (quadriceps) pouvant provoquer de petites tendinites. L'objectif n'est pas de faire ici la liste de tous les déséquilibres possibles,donc nous l'arrêtons à une possible modification du schéma moteur du sportif, modification préjudiciable à la qualité de son geste sportif. D'autant plus préjudiciable que le geste est répété de très nombreuse fois (la foulée du coureur par exemple) ou de manière très intense (efforts sous des charges maximales).

Dans cet exemple, il sera nécessaire, après le feu vert du kinésithérapeute, d'effectuer un bilan musculaire. Ainsi nous effectuerons un contrôle de force et de souplesse del'ensemble des chaînes musculaires afin de mettre en place un protocole d'entraînement (ou d'échauffement) visant à remédier à toutes les désadaptations et à tous les déséquilibres provoqués par cette entorse.

Nous vérifions entre autre:

• Le déséquilibre droite-gauche à la flexion plantaire et dorsale (passive et active)
  Le déséquilibre de force droite-gauche des muscles antérieurs et postérieurs au tibia (triceps sural, jambier antérieur, etc.)
  
• Le déséquilibre droite-gauche àl'extension/flexion de la cuisse (par rapport au genou et au bassin), les mobilités du fémur sur la hanche, le niveau d'équilibre de celle-ci, etc.
  
• Le déséquilibre des carrés des lombes (force, étirement)
  
• Apparence posturale
  
• Etc.

Les mesures sont très précises (utilisation des angles réels de mobilité, de souplesse) et en même temps empiriques (sensation de tension plus ou moins forte ressentie par le praticien lors des mises en tension/étirement).

À partir de ces multiples tests (impossible de tous les lister, il en existe une bonne centaine en fonction de la recherche à effectuer), un système de scoring par muscle est établi (sous forme de +, de - et de =).

À partir de ce scoring, nous avons les muscles à travailler (à assouplir, à raidir, à renforcer) afin de permettre un retour à l'état normal du système squeletto-musculaire. Ceci est souvent mis en relation avec l'attitude posturale (position de repos du bassin,du dos, des épaules, des genoux) afin de définir les lignes de forces musculaires créant ces déséquilibres.

Ensuite seulement le travail de préparation physique spécifique se met en place (création des exercices, des résistances à utiliser pour permettre ce retour à l'état normal).

La pubalgie

La pubalgie existe sous 3 formes: La vraie pubalgie et 2 fausses. Chacune de ces variétés est causée par des conditions différentes (souvent d'ordre musculaire). La vraie pubalgie n'a pas de solution miracle, malheureusement. Les 2 fausses pubalgies pourront, grâce au même principe de bilan (avec des vérifications différentes), prévenir un retour récurrent au problème (voir les amoindrir en cas de non traitement, les sportifs étant assez têtus et durs à la douleur).

Hyperlordose gênante de la zone lombaire

Un dernier exemple de possibilité d'amélioration grâce au bilan musculaire: l'hyperlordose gênante de la zone lombaire. Les postures de la vie moderne, l'absence de sport ou le sport intensif peuvent amener des déséquilibres musculaires importants dont l'apparition d'une hyperlordose lombaire (non naturelle). En matière d'entraînement, de rééducation, nous utilisons souvent le renforcement de la sangle abdominale ainsi de certains exercices de gainages afin de renforcer lazone et ainsi réduire les douleurs voir les complications. Ceci est une manière de résoudre rapidement les choses, voire de donner l'impression de remédier au problème.

Pourtant, ce type d'apparition posturale induit également des modifications dans les relations des muscles de la cuisse par exemple. Un travail d'assouplissement des ischios-jambiers et de raidissement des quadriceps (entre autre) peut être nécessaire non pas pour résoudre le problème de tension directe dans la zone douloureuse (sangle abdominale), mais également pour forcer le bassin à reprendre une position moins antéversée. Cela peut aussi provenir de l'apparition d'une cyphose thoracique (auquel cas d'autres améliorations peuvent être nécessaire en complément).

Ceci ne peut être effectué qu'à partir d'un bilan musculaire qui donnera les indices objectifs des zones musculaires à travailler.

Pourquoi le testing musculaire ?

Comme nous l'avons vu plus haut, actuellement le bilan musculaire peut être bénéfique sur trois cas :

• En bilan pré-remise en forme: après la rééducation (de nos jours très courte poursoulager la sécurité sociale), on effectue un bilan des groupes musculaireslésés ainsi que des muscles synergiques et antagonistes pour remettre encondition physique le tout.
  
• En prévention, afin d'équilibrer les masses musculaires et les forces de tensions(prévention des anomalies que l'ostéopathe devra normaliser).
  
• En optimisation, afin d'effectuer les réglages pouvant améliorer les performances sportives mais également réduire les risquesde blessures liées à la pratique du sport.

Voyons chacun de ces cas, demanière sommaire.

Le bilan pré-remise en forme

Après une opération chirurgicale,une blessure (bégnine ou majeure), vous allez passer quelques temps chez lekinésithérapeute. Celui-ci travaille à aider à la cicatrisation, à la redécouverte d'une mobilité articulaire. Pour cela il utilise certaines techniques propres à son activité (physiothérapie, massage, etc.) et des techniques dites sportives (travail musculaire, travail proprioceptif, étirements ou assouplissements).

Les techniques dites sportivessont encore considérés par beaucoup de praticiens comme des compléments, des aides à la récupération de l'usage fonctionnel du membre en question. Mais l'objectif (sauf pour le kinésithérapeute travaillant pour des clubs sportifs professionnels) est clairement la fonctionnalité et non le fonctionnement complet 'comme avant'. Ceci viendra avec le temps.

À l'issue de ces séances, vous êtes capable de marcher, de pratiquer votre profession, d'avoir une activité sportive modérée. Il vous faudra ensuite réapprendre les gestes, retrouvervotre qualité neuromusculaire pour vous permettre de retrouver vos force, endurance,puissance et souplesse antérieures.

Souvent le praticien oriente son patient vers un centre de remise en forme (ou un coach perso, ou son club sportif habituel) afin de 'finir' le travail musculaire. Dans le cas du centre de remise en forme (sauf centre médicalisé tel que le CERS de Capbreton dansles Landes), le travail consistera, après un questionnaire sommaire et généraliste, à remobiliser les articulations avec différents mouvements de musculation, puis à arriver progressivement sur un travail musculaire pour recouvrer de la force, endurance. La souplesse est alors conseillée en fin de séance (mais nous savons que dans la pratique le retour au calme se passe dans les vestiaires).

Ceci est la manière habituelle de fonctionnement des clubs de sports (habituelle, pas unique) et n'est pas dutout la méthode la plus efficace pour prendre en compte la spécificité dechacun.

Le bilan musculaire est ici la meilleure manière (à l'heure actuelle) d'appréhender le cas particulier. L abatterie de test qu'il propose (comme nous l'avons vu avec l'exemple de l'entorse), permettra d'élaborer un réel plan de reconditionnement. Il prendra en compte le problème en lui-même (la réathlétisation de l'individu), mais également la résolution des déséquilibres que l'immobilisation a pu provoquer.

L'exemple le plus courant de ce manque de bilan musculaire se retrouve très souvent en course à pied. En effet, après une tendinite (tendon d'Achille) et une reprise de la course dès la douleur disparue (ou la fin des séances de kiné), le coureur adapte sa fouléeaux petites tensions subsistantes. On retrouve ainsi, après quelques mois/années, des coureurs avec des petites foulées (la réduction de la foulée réduit les étirements et donc les tiraillements potentiels).

Un véritable travail de remise enforme issu d'un bilan musculaire aurait pu résoudre les déséquilibres musculaires, donc les tensions gênantes. Rien n'est perdu bien sûr (mieux vaut tard que jamais), mais le schéma moteur est là et sa modification risque d'être très long et aléatoire.

La prévention

Toute pratique sportive, toute posture longue induisent des déséquilibres dans les forces musculaires. Des blessures apparaissent alors (tendinites, contractures, douleurs de type lombalgiques, etc.). Un entraînement bien construit (notamment avec une préparation physique cohérente) réduira (ou annihilera) ce déséquilibre.

Malheureusement, tout le monde ne fait pas du sport et surtout tous les sportifs n'ont pas accès à un préparateur physique (l'entraîneur entraîne pour améliorer vos performances, le préparateur physique prépare l'organisme à supporter les entraînements).

Nous pouvons retrouver ici, dans le cas du sportif, l'exemple précédent (tendinite du coureur). Les petites tensions, les petites faiblesses non perceptibles vont provoquer des décalages de tensions autour des articulations. Ces décalages vont induire des adaptations (l'organisme corrige automatiquement saposture en fonction des douleurs, même les plus infimes) créant des modifications adaptatives sur d'autres articulations.

Le bilan musculaire régulier permettra de détecter en amont ces petites tensions et donnera donc des pistes pour les résoudre.

L'optimisation

Dans le même ordre d'idée que la prévention, le geste sportif est un mécanisme très pointu. Il nécessite un état optimal de l'organisme, faute de quoi la performance chutera inévitablement.

Le bilan musculaire, pour le sportif de compétition, permettra d'adapter son entraînement dans le but de traiter ces déséquilibres avant qu'ils n'interviennent de manière critique. Ainsi, à aucun moment l'athlète n'aura à subir de fatigues ou blessures liées à ces tensions anormales.

Cela n'évitera pas la blessure (due à un choc, un usage anormal du système neuromusculaire), mais limitera celle-ci dans le sens où elles ne proviendront que très rarement d'un déséquilibre musculaire, à un effort différent pour s'adapter à la douleur, etc.

De la même manière, les déséquilibres induisent des pertes d'énergies. Ces pertes d'énergies viennent de la nécessité de l'organisme d'avoir un effort pour dépasser le déséquilibre. Pas de déséquilibre, pas d'effort nécessaire pour le dépasser, donc plus d'énergie pour la performance.

Le Bilan musculaire et le corps médical

L'un et l'autre ne sont ni antagonistes, ni communs. Ils sont synergiques.

Toute blessure, toute tension nécessite l'intervention du corps médical (beaucoup passent outre, mais ils risquent de subir des conséquences plus importantes que la simple blessure parla suite).

Durant ce travail de guérison (kinésithérapie, rééducation fonctionnelle), le travail de correction musculaire (issu du bilan musculaire) présente tout son intérêt.

Avant une intervention chirurgicale,le bilan musculaire et l'entraînement qui en découle permettra de mettre le blessé dans les meilleures conditions pour retrouver rapidement son potentiel.

Après une manipulation ostéopathique,qui permettra de résoudre rapidement des déplacements articulaires voir de soulager (et limiter) les tensions musculaires, l'entraînement proposé à l'issue du testing musculaire évitera la récurrence du problème.

Ainsi, comme nous le voyons, il n'y a aucune concurrence entre la (re)miseen condition et le corps médical. Ceci sera valable tant que l'entraîneur ne se prendra pas pour une personne ayant suivi des cours de médecine et inversement.

Le Bilan musculaire et l'entraînement

D'une manière générale, l'entraînement d'un sportif visera la performance et un équilibre général. Dans ce cas de figure, l'usage du bilan musculaire dans un but d'optimisation ou de prévention se contentera d'être intégré à l'entraînement (par des modifications ponctuelles d'exercices, de positionnement ou, le plus souvent, par ajout d'exercices spécifiques).

Dans le cadre d'une réathlétisation, le protocole d'entraînement issu du testing musculairecorrespondra à des séances complètes. Progressivement, ces séances se réduiront en termes de temps et de fréquence pour laisser la place à l'entraînement à proprement parlé.

Dans tous les cas de figure, l'entraînementissu du bilan postural ne remplacera pas l'entraînement dans le sens où il nevisera pas l'amélioration d'une qualité musculaire (souplesse, force, détente,endurance, etc.).

Ainsi, il ne faut surtout pas le confondre avec les tests de pré-saison et en cours de saison qui servent à l'entraîneur (ou le préparateur physique) pour valider le niveau de l'athlète et ainsi pourorienter l'entraînement à venir. Il ne s'agit donc pas de tests de compétences ou prévisionnels.

Fin...Enfin!!

Vous pourriez me dire ce que vous en pensez (réellement, pas de mamoures pour le plaisir)?
http://www.gymsante.eu/compresse/P_S/bilan_musculaire.pdf