Elles sont surtout utilisées pour les régimes hyperprotéinés mais elles auraient également des propriétés intéressantes sur l’hypertension, le système immunitaire et le stress. Qu’est-ce que les protéines du petit lait peuvent faire pour vous ?
Les protéines de lait sont principalement utilisées dans des diètes protéinées pour perdre rapidement les kilos superflus ou accroître la masse musculaire squelettique. Les protéines de lait contiennent 80% de caséine et 20% de protéines de petit-lait. Les protéines de lait contiennent des agents très actifs : des caséines (a, b et k), de la lactoferrine, du lysozyme, des immuno-globulines, de la b-lactoglobuline, de l’a-lactalbumine, et certains facteurs de croissance (prolactine, transforming growth factor (TGF), insulin-like growth factor (IGF)). On trouve aussi dans le lait certains peptides agonistes ou antagonistes des opiacés, des agents antithromboses, antihypertensifs et anti-inflammatoires, des régulateurs de l’immunité, une activité antitumorale. La majorité des composants bioactifs du lait se trouve dans le petit-lait.
Expérimentalement, les protéines de petit-lait, grâce à leur capacité à inhiber l’angiotensine II dans divers tissus ainsi que dans la masse adipeuse, diminuent l’hypertension artérielle et les risques de maladies cardio-vasculaires, d’obésité et de diabète. En outre, les protéines de petit-lait permettent de réduire les effets physiologiques délétères du stress notamment par la baisse du taux de cortisol et l’élévation de la sérotonine.
Cependant, aucune de ces propriétés n’a été vérifiée lorsqu’on mange des produits laitiers à l’état naturel.
La recherche sur l’hypertension artérielle
Le Docteur David Moskowitz, président et médecin chef de GenoMed aux USA, a découvert que le système rénine-angiotensine-aldostérone est associé à plus de 40 maladies graves courantes telles les maladies rénales et des complications du diabète de type 2. L’augmentation du système rénine-angiotensine est le mécanisme majeur du contrôle de la tension artérielle.
Tout facteur diminuant le système rénine-angiotensine améliore la sensibilité à l’insuline et prévient le diabète. On observe également une réduction importante des lésions sur nos organes[1][2].
Or, de nombreuses caséines et protéines de petit-lait inhibent le système rénine-angiotensine-aldostérone ; ces substances ont été identifiées comme peptides et hydrolysats. Les expérimentations cliniques chez l’animal comme chez l’homme montrent que ces peptides et hydrolysats peuvent provoquer une réduction significative de l’hypertension. Une quantité de 20 g de protéines de petit-lait réduit de façon intéressante la tension artérielle.
Ces peptides montrent des propriétés antihypertensives par inhibition de l’enzyme de conversion de l’angiotensine. Ils sont dérivés des a- et b-caséines (casokinines), de l’a-lactal-bumine et de la b-lactoglobuline (lactokinines), ce dernier étant le plus puissant[3].
Les protéines riches en principes bioactifs contenant des inhibiteurs naturels du système rénine-angiotensine- aldostérone ont donc un intérêt préventif et, dans certains cas, thérapeutique : hypertension, insulino-résistance et diabète. Ces inhibiteurs d’angiotensine II inhibent la formation de nouveaux adipocytes et, par conséquent, préviennent le stockage des graisses. Un des effets peu connus des peptides des protéines de petit-lait est la diminution de la dégradation des protéines par l’inhibition de l’angiotensine II.
La recherche sur le système immunitaire
Les protéines de petit-lait ont démontré des effets immunostimulants intéressants. L’extrait de protéines de petit-lait contient de la lactoferrine, du lysozyme, de la b-lactoglobuline, de l’a-lactalbumine et des immunoglobulines : IgG1, IgG2, secretory IgA et IgM. D’autres composantes de la fraction lactalbumine incluent : enzymes, fer, calcium, potassium, sodium, phosphore, vitamines A, C, B1, B2, B3, B5, B12, acide folique et biotine.
La protéine de petit-lait est une source équilibrée d’acides aminés essentiels et de peptides à valeur biologique élevée. C’est une excellente source d’acides aminés soufrés (méthionine et cystéine), d’acides aminés branchés (leucine, isoleucine et valine) et de glutamine. La glutamine et les acides aminés branchés sont les acides aminés les plus anti-cataboliques de l’organisme et ils possèdent une activité immunostimulante. En donnant à des individus séropositifs des doses progressives de 8,4 à 39,2 g/j de protéines de petit-lait sur une durée de 3 mois, on aboutit à une reprise du poids musculaire et à une élévation importante des taux de glutathion[4]). Les protéines de petit-lait contiennent de la glutamine et considérablement plus de cystéine que la caséine de lait et sont donc importantes pour la synthèse du glutathion[5].
Le glutathion est un antioxydant puissant impliqué dans le processus de désintoxication métabolique.
Cependant, plutôt que de prendre des protéines de petit-lait, on peut consommer de la glutamine directement sous la forme d’acide aminé isolé, et le glutathion peut être augmenté en consommant de la vitamine C, de l’acide alpha-lipoïque ou de la N-acétyl-cystéine.
Des effets anti-stress et anti-déprime
La protéine de petit-lait, riche en alpha-lactalbumine, contient du L-tryptophane. Grâce à ce dernier, elle possède un double avantage physiologique. Elle réduit le stress et soulage la dépression en baissant le cortisol et en favorisant la production de sérotonine, décrite comme « le neurotransmetteur de la sociabilité ». L’apport quotidien de protéines de petit-lait pourrait aider à prévenir la dépression chez de nombreuses personnes sensibles au stress[6].
Mais là encore, il est préférable, plus sûr et plus efficace de prendre du L-tryptophane sous la forme d’acide aminé isolé, ou encore du 5-hydroxytryptophane, qui est la forme qui donne naissance à la sérotonine.